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L’engagement environnemental des TPE et des PME : quels enjeux ?

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Label EnVol, EMAS EASY, 123 Environnement, bilan carbone, démarche RSE…

Quelles sont les solutions en France pour les PME qui veulent s’engager pour l’environnement et réduire leurs impacts ?

Un état des lieux : PME et environnement

Commençons par rappeler que d’après le Centre de documentation Économies Finances, les PME sont près de 4 millions en France, soit 99,9% des entreprises pour 6,3 millions de salariés. « Les PME/TPE, y compris les entités de l’économie sociale et solidaire (ESS), constituent une population très diverse de plus de 3 millions d’entreprises.1 »

Antoine Bonduelle et Stéphanie Goujon rédigent en 2018 un rapport, pour le Conseil économique, social et environnemental intitulé « TPE-PME, comment réussir le passage à la neutralité carbone ? », voici quelques points clés à retenir :

  • 9 % des émissions de GES (gaz à effet de serre) proviennent des TPE françaises.
  • 10% des TPE françaises réalisent un bilan de leurs émissions de GES.
  • 32% des TPE et PME interrogées considèrent la neutralité carbone comme un objectif stratégique.
  • L’étape considérée comme étant la plus difficile pour enclencher une démarche de neutralité carbone est d’établir le périmètre de l’analyse.

Ainsi, même si les TPE et PME ne semblent pas être les plus polluantes, elles ont, du fait de leur nombre, un rôle clé à jouer dans la transition écologique.

Focus sur 3 enjeux environnementaux

Quels sont les enjeux et les impacts environnementaux des TPE et PME françaises ?

En voici 3 exemples :

La biodiversité

Souvent implantées notamment en milieu rural, les petites entreprises ont un impact non négligeable sur la biodiversité à travers leurs activités. Les atteintes à la biodiversité sont multiples :

  • Pesticides et autres rejets nocifs en tout genre,
  • Déchets (plastiques, déchets de différents chantiers, déchets dangereux, déchets électroniques, déchets bureautiques…), qui mêmes lorsqu’ils sont correctement traités ont un impact sur la nature,
  • Produits d’entretien (pour les machines, les espaces communs…),
  • Pollution sonore (bruits des machines, chantiers…),
  • Pollution lumineuse (éclairage nocturne, vitrines éclairées…)
  • Ondes électromagnétiques (téléphone, Internet, GPS…),
  • Émissions de GES (transports, machines, équipements…).

Tous ces impacts sur la biodiversité peuvent, dans une certaine mesure, être mesurés et contrôlés. Des solutions existent pour réduire leur impact sur l’environnement.

La dépendance aux matières premières

Que ce soit pour produire un bien ou un service, l’entreprise a besoin de ressources. Les TPE et PME ne font bien sûr pas exception.

Le rapport « Analyse de la vulnérabilité d’approvisionnement en matières premières des entreprises françaises » détaille les enjeux pour les PME françaises. On apprend que mêmes les PME françaises innovantes en matière de recyclage de matières premières (notamment des métaux) peinent à passer à l’échelle industrielle. Leur chiffre d’affaires dépasse rarement les 10 à 15 M€. C’est pourquoi elles ont du mal à faire face à des acteurs européens de poids (dont le chiffre d’affaires atteint plusieurs dizaines de milliards d’euros), ainsi qu’à plusieurs « grosses » PME allemandes (dont le chiffre d’affaires se situe entre 150 et 200 M€) et italiennes.

La fiscalité et le coût du travail expliqueraient en partie le déficit de compétitivité et constituent des éléments souvent déterminants pour expliquer le déficit d’investissement sur le territoire national. Prenons l’exemple du tri, étape cruciale pour la qualité du recyclage. Encore peu automatisée à ce jour, le tri représente un coût plus important en France qu’en Espagne ou que dans les pays de l’Est, puisque la main d’œuvre y est plus chère.

De plus, le savoir-faire français de pointe ne mène pas nécessairement à l’équilibre économique compte tenu de la fiscalité nationale et de la réglementation environnementale.

Le numérique

Difficile d’imaginer de nos jours une entreprise ou même une personne sans un ordinateur ou un smartphone. Cependant le numérique est loin d’être une industrie immatérielle. C’est pourquoi, le numérique responsable devient un enjeu majeur pour les entreprises.

Selon l’étude de GreenIT.fr sur l’empreinte environnementale du numérique mondiale, le numérique est responsable de 4% des émissions de gaz à effet de serre de l’humanité en 2020. Cette proportion est une fois et demi supérieure à celles qu’émet l’aviation civile.

Selon Ines Leonarduzzi, chaque photo postée sur les réseaux sociaux consomme autant que 3 à 4 ampoules de 20 watts allumées pendant une heure. Cela signifie que tout le monde a un impact, même la plus petite entreprise.

Bien évidemment, le processus le plus polluant reste la fabrication des appareils. Les matériaux nécessaires proviennent des quatre coins du monde et l’extraction des métaux rares a de lourds impacts environnementaux et sociaux.

Quels sont les freins à l’engagement environnemental de TPE et PME ?

Les freins à l’engagement des TPE et PME sont multiples. Souvent, les TPE et PME ont des moyens humains et économiques limités. Elles peuvent par exemple manquer de salariés, de compétences techniques ou encore de formalisation des pratiques de l’entreprise.

L’accès à l’information reste souvent complexe. Alors que les réglementations environnementales se complexifient au fils du temps, il devient difficile de suivre pour les PME.

Concernant les aides et l’accompagnement, l’éclatement et l’hétérogénéité des TPE et PME empêchent de coordonner des mesures efficaces et pertinentes. Notons qu’à travers le Plan de Relance, le gouvernement en partenariat avec l’ADEME a néanmoins eu la volonté de soutenir les TPE et PME dans leur transition écologique avec l’aide Tremplin.

De plus, les activités de conseil en RSE ciblant les PME sont en plein essor et les experts des questions environnementales sont de plus en plus nombreux, notamment les experts EnVol.

PME : pourquoi développer votre engagement environnemental ?

Pourtant les TPE et PME ont intérêt à développer leur engagement environnemental !

Répondre aux attentes de leurs clients

Les citoyens, en particulier la jeunesse mais également l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise sont de plus en plus sensibles à la protection de l’environnement. Plus proches des Français, les TPE-PME doivent contribuer à la transition écologique pour répondre aux nouvelles attentes des clients. Cet engagement peut se traduire de nombreuses façons (made in France, achats locaux, circuit court, éco-conception, zero-waste…) En prenant en compte des enjeux environnementaux, les petites entreprises créent de nouvelles opportunités et se différencient.

Notons que l’engagement RSE et environnemental est de plus en plus scruté dans le cadre des appels d’offres.

Réduire les coûts

Toujours dans le rapport « TPE-PME, comment réussir le passage à la neutralité carbone ? », les entreprises ont classé 4 postes (déplacements, déchets, énergie et achats de matières premières) par ordre de coût. Ce sont d’abord les déplacements qui coûteraient le plus cher, suivis de l’énergie. Les déchets et les achats de matières premières seraient ensuite à un niveau équivalent.

Les petites entreprises l’ont bien compris, réduire son empreinte environnementale permet de réduire les coûts pour l’entreprise.

Mobiliser ses collaborateurs et donner du sens

La crise sanitaire a accéléré la prise de conscience de la crise environnementale. S’engager pour l’environnement devient un critère essentiel pour attirer les talents et améliorer sa marque employeur. moyen de créer du lien et de fédérer l’équipe en interne.

S’engager pour l’environnement : quel label ?

« Nous devrions tous nous poser la question suivante : Que puis-je faire pour protéger l’environnement ? Chacun doit agir à son échelle. »

– Alexane Louvel pour Madison Communication, le 21/05/2021

Il existe différentes solutions pour s’engager en faveur de la protection de l’environnement, voici la liste des labels plus ou moins abordables et engageants pour structurer une démarche environnementale :

  • le label EnVol créé par CCI France et géré par l’Agence LUCIE,
  • la certification EMAS « easy »,
  • la démarche 123 Environnement,
  • la norme certifiante ISO 14001 ou EMAS si l’entreprise est assez mature.

« EnVol nous apporte un regard sur l’évolution des actions RSE au sein des entreprises par le biais des conférences et des formations variées. EnVol nous a également permis de nous approprier des documents de travail fiables dans l’élaboration des documents de suivi et du bilan annuel, mais aussi de construire au mieux notre plan d’actions. »

– Marie Meyzie pour le Crédit Municipal de Toulouse, le 17 juin 2021

Quelques outils concrets

Les outils décryptés par le label EnVol

L’équipe EnVol a rédigé plusieurs articles pour aider les TPE et PME à structurer leur démarche environnementale : on y retrouve notamment :

Elle présente également d’autres outils, adaptés à une démarche RSE globale :

  • La roue de Deming, la démarche d’amélioration continue,
  • Les détails de l’ACV : l’analyse du cycle de vie d’un produit
  • Ou encore un article sur les écogestes !

Numérique responsable

Concernant le numérique, l’INR (Institut du Numérique Responsable) a développé en mai 2020 un référentiel Green IT avec 65 bonnes pratiques clés en termes de numérique responsable. Les thèmes traités sont :

  • les Achats responsables,
  • La Durée et la fin de vie,
  • la Gouvernance,
  • le Poste de travail,
  • la Téléphonie,
  • l’Impression,
  • les Outils et usages du poste de travail,
  • les Logiciels,
  • les Services numériques et applications métier,
  • les Centres informatiques.

L’INR a également développé en partenariat avec l’Agence LUCIE, le label Numérique Responsable dont voici le référentiel.

Le bilan carbone

Le bilan carbone, qu’est-ce que c’est ?
Le Bilan Carbone, initialement développé par l’ADEME a été repris par l’Association Bilan Carbone, c’est la méthode de comptabilité carbone la plus utilisée en France. Dans son guide méthodologique, l’Association Bilan Carbone détaille notamment les étapes de la démarche :

  1. Nomination d’un pilote et définition des objectifs.
  2. Périmètre à comptabiliser.
  3. Collecte et exploitation des données (cartographie des flux quantifiée, processus périodique de collecte de données, risques et opportunités de transition).
  4. Plan d’action de réduction (suivi annuel des données d’activité, évaluation du plan d’actions en amont, vision de transition bas carbone).
  5. Synthèse de la démarche (rapport Bilan Carbone, rapport d’amélioration).

Aujourd’hui de nombreux cabinets de conseil spécialisés dans l’accompagnement des TPE et PME proposent l’élaboration du bilan carbone de l’entreprise.

En résumé…

Vous l’avez compris, toutes les entreprises, y compris les PME, ont intérêt (et la responsabilité) de réduire leurs impacts environnementaux. Ils existent aujourd’hui de nombreuses solutions et outils comme le label EnVol pour vous aider à structurer votre démarche.

Tout le monde a un rôle à jouer pour accélérer la transition écologique. N‘hésitez pas à laisser un commentaire des exemples de votre engagement environnemental !

Sources

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